Le Complexe de Cassandre

J’ai tellement vu, ces trente dernières années, le niveau s’effondrer lentement que j’ai fait de mon mieux pour sonner l’alarme.

Jean-Paul Brighelli
enseignant et essayiste français
Jean-Paul Brighelli
enseignant et essayiste français

Depuis que j’ai dit que je n’avais pas d’objection de principe à un retour en classe, et même que j’y étais favorable — étant entendu qu’un certain nombre de précautions seront prises… Et que j’ai « en même temps » annoncé que je ne me voyais pas faire cours — ni vivre — avec un bâillon sur la bouche, que nombre de gens aujourd’hui semblent tenir pour une composante essentielle du vêtement contemporain…
Depuis quinze jours donc je m’entends dire de tout. Que je suis inconscient. Que je ne suis pas solidaire. Que si ma propre vie m’indiffère — ce qui est le cas —, je pourrais au moins tenir compte de celle des autres… Qu’il y en a marre des héros… Que je suis une créature de Jean-Michel Blanquer… Que…
Alors autant faire le point.

Dans les jours les plus noirs de ma vie, c’est l’Ecole qui m’a permis de survivre. De tenir le coup. Parce que j’ai toujours eu la vocation de transmettre — en l’occurrence, la culture littéraire et le bon usage du Français.
J’ai tellement vu, ces trente dernières années, le niveau s’effondrer lentement que j’ai fait de mon mieux pour sonner l’alarme. D’abord en fabriquant des manuels de littérature — dans les années 80-90 — avec divers comparses qui partageaient alors mon idéal encyclopédiste. Et toutes sortes de matériels pédagogiques. Puis, à partir de 2005, en écrivant une série d’essais sur la déliquescence du système éducatif — à commencer par la Fabrique du crétin — qui alertaient sur l’emprise des théories éducatives fumeuses, sur les concessions faites à la dictature du vide, à la superstition et aux discours anti-laïques ou antisémites. Ou en participant à nombre d’émissions, de forums, de débats. Quitte à aller prêcher très loin de ma paroisse…

Résultat ? Les enseignants, que j’ai tenté d’alerter, m’ont signifié, à quelques exceptions près, qu’il ne fallait pas compter sur eux. Que le pédagogisme leur allait très bien — moins on en fait, mieux on se porte. Que Philippe Meirieu et François Bégaudeau étaient leurs apôtres. Qu’ils ne se voyaient pas enseigner contre la doxa répandue par nombre d’inspecteurs, enjoignant le corps professoral dans son entier d’enseigner l’ignorance et de laisser les apprenants construire leurs savoirs tout seuls. Que je ne tenais pas compte des « enfants », ni de l’époque, qui ont changé, patati-patata…

Je n’ai pas été le seul à hurler. Je ne ferai pas la liste de ceux qui ont protesté de leur côté, de Jean-Claude Milner à Jean-Claude Michéa et pas mal d’autres — une poignée en fait par rapport à la masse énorme de ceux qui n’ont pas bougé, sinon vers le bas. Comment ? Vous préconisez une méthode alpha-syllabique pour apprendre à Lire / Ecrire ? Mais il faut faire une expérience sérieuse, étayée, sur plusieurs années — pourquoi pas en double aveugle, pendant que vous y êtes ? Après tout, c’est ce que le « Conseil scientifique », qui a remplacé Dieu le Père dans vos consciences étroites, préconise pour enrayer l’épidémie qui court, non ? Prenons notre temps, ce n’est que l’affaire d’une génération ou deux, on n’est plus à ça près…

J’en ai marre de crier en vain. Marre de voir l’Ecole que j’ai aimée, défendue, promulguée, se dissoudre parce que vous n’avez pas les tripes de contrarier l’Institution et les salopards qui la contrôlent, et se sont co-recrutés depuis trente ans. Pas les ministres, qui passent, mais le cœur de l’institution. La Machine.

Vous ne vous rendez même pas compte que le discours anti-Blanquer (et encore une fois, je n’ai aucune action dans ce ministère, ni ce gouvernement), comme jadis le discours anti-Darcos, est téléguidé de loin par des pédagos qui le haïssent, parce qu’il a un tout petit peu menacé leurs positions établies. Vous êtes manipulés et vous vous croyez lucides… Pauvres cloches !

Marre d’être Cassandre, de voir l’école brûler, et de constater que ceux qui auraient dû la défendre bec et ongles cèdent sans cesse, sur le terrain. Et finissent par trouver plus confortable d’enseigner de loin — alors que rien ne remplace l’effet-maître. Rien. Aucun cours expédié par mail ou sur ProNote, aucune visio-conférence, pour les mieux équipés, ne remplaceront le direct live.

Je vous hais. Vous avez contribué, par bêtise, par paresse, à casser la machine que l’on vous avait confiée. Vous êtes partisan du port d’un masque ? Mais cela fait trente ans que vous êtes bâillonnés !

J’ai été parfois conforté dans le combat que j’ai mené par une poignée de guerriers qui m’ont tous confié combien il était difficile de bouger le Système en général et leurs collègues en particulier. Parce que j’ai été un homme public, dans le combat pour l’Ecole, des milliers de témoignages me sont arrivés, au fil des années, sur les pratiques majoritaires. De quoi pleurer. De quoi donner des envies de meurtre.
Natacha Polony, qui a jadis sorti un très beau livre, Nos enfants gâchés, m’avait prévenu : « Nous avons perdu. Ils sont indécrottables — et d’autant plus indécrottables qu’en parfaits gens de gauche, ils ne réalisent pas que ce qu’ils font en classe annihile à jamais l’espoir de voir bouger les choses. »
Qu’importe. Je me serai battu jusqu’au bout. Vous vous rappelez Maurice Pialat à Cannes ? « Vous ne m’aimez pas ? Mais je ne vous aime pas non plus ».
Dans quatre ou cinq mois je serai à la retraite — et c’est bien d’une Bérézina que je parle. Je vous laisserai définitivement la parole : vous pourrez blablater à l’infini entre vous. Et vous féliciter d’être en vie.
Quant aux élèves…

Jean-Paul Brighelli

«Le bilan de la vente d’Alstom est catastrophique pour l’emploi et pour notre souveraineté»

Portrait de Frédéric Pierucci, ancien salarié d’Alstom, il est l’auteur du livre « Le Piège américain », publié aux Editions JC Lattès.

Ancien cadre dirigeant d’Alstom, Frédéric Pierucci a passé plus de deux ans dans des prisons de haute sécurité américaines au moment où General Electric rachetait la branche Énergie du groupe français.

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Dette:100%-Recettes:1038Mds€-Dépenses:1300MDS€

https://www.marianne.net/https://www.marianne.net/

Dette = 100%
Impôts = 1038 milliards
Dépense = 1300 milliards
Nos enfants paieront la dette en même temps
que le réchauffement climatique.

IMPOTS = 1 038 Mds€


Dépenses : toujours plus. 1 300 Mds€


Macron: Comment faire des économies !!

1°) Les ambassadeurs sans ambassades.

2°) Les préfets sans fonctions.

3°) Le C.E.S.E (25 rapports et avis en 2017)

4°) Réduction du nombre d’élus.
(un élu pour 600 habitants contre un élu pour 100 habitants actuellement.)

5°) Formation professionnelle: 30 milliards !

Quelques propositions d’économie


1°) Ségolène Royal Ambassadrice des pôles


47 000 euros par an, plus 30 000 euros de frais de mission pour le responsable et son équipe.
Sources

2°) Copinage payé par nos impôts : l’Etat finance une douzaine d’ambassadeurs, sans ambassade.

Ambassadeurs imaginaires


Ambassadeur pour les droits de l’Homme chargé de la dimension internationale de la Shoah, des spoliations et du devoir de mémoire : François Croquette (Diplomate)
 –Ambassadeur délégué à l’environnement : Xavier Sticker (Diplomate)
-Ambassadeur, délégué interministériel à la Méditerranée : Nicolas Galey (Diplomate)
Ambassadeur délégué à la coopération régionale dans la zone de l’Océan indien : Luc Hallade (Diplomate)
Ambassadeur pour les commissions intergouvernementales, la coopération et les questions frontalières : Maxime Lefèbvre (Diplomate)
Ambassadrice chargée des négociations sur le changement climatique pour les énergies renouvelables et la prévention des risques climatiques : Brigitte Collet (Diplomate)
Ambassadeur pour le partenariat oriental de l’Union européenne et de la Mer Noire, co-président du groupe de Minsk : Stéphane Visconti (Diplomate)
Ambassadeur chargé de l’adoption internationale : Odile Roussel (Diplomate)
Ambassadeur délégué à la coopération régionale dans la zone Antilles-Guyane : Jean-Bernard Nilam (ex-Directeur de Cabinet du Ministère des Outre-mer)
Ambassadeur chargé de la lutte contre le VIH-SIDA et les maladies transmissibles : Michèle Boccoz (Diplomate)
Ambassadeur chargé de la stratégie internationale en matière de lutte contre le terrorisme : Patrick Maisonnave (Diplomate)
Ambassadeur chargé de la négociation internationale pour les pôles Arctique et Antarctique : Ségolène Royal (Ancienne ministre).

Sources

3°) Réformer le CESE, Conseil économique, social et environnemental ?

Sources

View of the French Economic, Social and Environmental Council (CESE) architect Auguste Perret in 1937. AFP PHOTO / THOMAS SAMSON / AFP PHOTO / THOMAS SAMSON

233 conseillers : 2 877,94 euros net – 6 342,82 euros pour le président.
150 employés :  4 000 euros en moyenne
Absentéisme :  35%
Des antennes régionales (Ceser). 
Cout total : 100 millions d’euros.
Nombre de rapports produits, : 25 rapports et avis en 2017 pour un coût moyen de 1,5 million d’euros le rapport..!!

4°) 
Préfets fantômes : un scandale français

Le système. (ou plutôt la combine)

  • Nommé  « préfet en mission de service public »
  • Au bout de quelques mois, ces préfets bidons sont nommés préfets hors cadre.
  • 6.000 € brut mensuels en attendant la retraite ou d’être élu sénateur, voire député.
  • Si élu député ou sénateur : il est placé alors en détachement et ne reçoit plus de l’Etat qu’un tout petit salaire correspondant exactement au paiement de ses cotisations de retraite de préfet.
  • A la retraite: une pension mensuelle d’environ 4.000 euros bruts. 
  • Lorsqu’ils décident de quitter leurs mandats électoraux ils peuvent tout cumuler : retraite de préfet, de parlementaire et d’élu local. Les montants de ces cumuls sont particulièrement choquants (15.124 euros bruts mensuels par exemple pour Michel Delebarre)

Cette existence de faux préfets est un scandale français qui bénéficie d’un habillage légal, un scandale qui serait inadmissible chez nos voisins comme le Royaume-Uni ou l’Allemagne.
Il n’est pas facile de justifier les salaires et parachutes dorés des patrons du CAC40, mais ils ne sont que 40 et c’est de l’argent privé.
Les préfets fantômes sont beaucoup plus nombreux, et c’est l’argent du peuple français!
Sources

5°) Réduction du nombre d’élus.

Députés : 350
Sénateurs : 150.
Députés européens inchan­gés : 15.
Les rémunérations ne seront pas modifiées.

Plus réorganisation des régions, départements et communes.
Avec de telles réformes le nombre d’élus bais­sera substantiellement et ramènera la France dans un taux de représentation compris entre l’Allemagne et les États-Unis, soit environ un élu pour 600 habitants contre un élu pour 100 habitants actuellement.

6°) 30 Milliards pour la formation professionnelle !!

La France consacre plus de 30 milliards par an à la formation professionnelle pour des résultats décevants.
Plus de 50 000 prestataires proposent des formations, selon un rapport du Sénat de 2007.

7 milliards transitent par des structures répondant au doux nom d’organismes collecteurs agréés, les OPCA, gérés par les partenaires sociaux.
Les OPCA peuvent dépenser pour leur gestion opérationnelle
700 millions d’euros!

Les 48 OPCA qui gèrent ces organismes paritaires peuvent ainsi employer des permanents, et donc de les rémunérer sur les fonds de la formation professionnelle.

«la plupart des formations dispensées sont courtes et non diplomantes», dénonce Pierre Cahuc. «N’importe qui peut ouvrir un organisme de formation», assure Bertrand Martinot. Et une fois l’organisme créé, le contrôle devient surtout administratif. Et la certification est insuffisante.

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